Cut it - Chapitre 7

Publié le par Sido

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Chapitre II

Chapitre III

Chapitre IV

Chapitre V

Chapitre VI

 

 

Chapitre VII - L'air con

 

            Van Cliff passa la journée à contrôler des autopsies de routine. Lorsqu’il regarda sa montre à 18:23, la porte s’ouvrit, laissant apparaître Bob Harwell dans son embrasure.


« Oscar, venez. J’ai à vous parler. Lança le Sheriff d’un ton grave. »


Le Docteur referma son dernier tiroir de la journée et emboîta le pas à Robert Harwell. Ils entrèrent tout deux dans son bureau. Le Sheriff enfonça sa lourde silhouette dans son fauteuil de skaï noir. Van Cliff restait debout dos à la porte.


« Asseyez-vous, Oscar. Ca risque de prendre un peu de temps. 


Van Cliff pris une chaise et posa son regard sur le visage perpétuellement soucieux de Harwell.


Nous avons arrêté Jack Black. Pour de bon, cette fois. Dis le Sheriff en rompant le silence.


-Qu’est-ce que c’est que cette connerie ? Railla Van Cliff, un peu étonné.


-Comme vous en avez été informé, aucune empreinte digitale n’a été retrouvée sur la scène du crime. Pas même sur la robe en latex de la victime, ce qui est très curieux. Nous en avons conclut que ce vêtement a été nettoyé. J’ai envoyé quelques hommes fouiller chez Black. Et voici ce que nous avons trouvé.


Le Sheriff posa sur son bureau un sachet de plastique transparent utilisé pour protéger les pièces à conviction. Il contenait une petite bouteille noire sur laquelle on lisait : « Latex Shiner ».


-Quoi ? C’est tout ce que vos sbires ont trouvé chez ce maquereau ? Une bouteille de brillantine pour accessoires SM ? Vous plaisantez, Bob… N’importe quel tordu peut avoir ça chez lui, lança Van Cliff, un poil énervé.


-Fermez-la deux minutes, Oscar. Vous ne savez pas de quoi vous parlez, coupa Harwell. Vous avez vu ce type chialer et ça vous a suffit pour le prendre en pitié, non mais qu’est-ce que vous croyez ? Que je prends cette affaire à la légère ? Karl n’a trouvé aucune empreinte sur cette bouteille et malgré le fait que Black soit un « tordu » comme vous dites, il nie avoir en sa possession un tel produit. Robert Harwell avait haussé le ton et ses oreilles avaient viré au rouge vif.


-Vous croyez que je suis naïf ? Interrogea Van Cliff sur un ton sarcastique. Je me fie aux preuves, et non à l’absence de preuves. Arrêtez tous les gars de cette ville si ça vous chante ; mais croyez moi : si Black est condamné, vous vous en mordrez les doigts. Parce qu’il y aura d’autres meurtres. Mais là, je ne serais plus de votre côté. J’aurai bougé mon cul vite-fait de cette ville infecte !


Le silence se fit pendant quelques minutes. Les deux hommes s’observaient, la respiration saccadée. Lorsque le calme revint, Van Cliff reprit la parole :


Je voudrais vous rappeler également, Bob, que lorsque le corps de cette femme a été retrouvé, Jack Black était au poste de police depuis un certain temps. Et que l’heure de la mort remonte précisément à ce moment.


-C’est pas c’que nous dit votre bleu, dit Harwell. Il ouvrit un tiroir de son bureau, et sortit le rapport de Clyde Brogan qu’il tendit à Oscar.


Mortifié, Van Cliff parcouru des yeux le rapport d’autopsie de son assistant. Il regarda à nouveau le Sheriff et repris :


-Il y a une erreur. Lisez-mon rapport, vous verrez bien que pas mal d’informations y sont divergentes. Vous ne faites quand même pas confiance à cet imbécile ? Il sort à peine de l’université ! La voix du Docteur était empreinte d’un profond mépris et d’une pointe de frustration.


-Il a démontré ses compétences, coupa Harwell. Et… Puisque vous en parlez, Oscar : votre rapport, il est où exactement ?


            19:41. Une pluie diluvienne s’abattait sur Dust Town, ce soir-là. Se protégeant la tête sous le col de son cuir râpé, Van Cliff arpentais les rues à la recherche d’une adresse bien précise. Celle qui était inscrite sur son petit carnet de poche. Celle qu’il venait tout juste de noter après que Robert Harwell l’a lui eut donnée. Il arriva enfin à l’immeuble qu’il recherchait. L’un des rares bâtiments de cette ville en excellent état. Il entra dans le hall et s’arrêta un instant pour se sécher en observant les petites boîtes aux lettres en métal alignées contre le mur. La troisième en partant de la gauche portait le nom d’Eevy Black Cat.


Prenant son courage à deux mains, Oscar Van Cliff commença à grimper l’escalier pour se rendre au cinquième étage de l’immeuble. A chaque étage il était plus nerveux. L’inspecteure lui plaisait énormément, c’était indéniable. Mais il était très impressionné par cette femme à la fois belle et puissante. Néanmoins les quelques mots qu’il avait échangé avec elle ce jour-là lui avaient présenté une autre facette de Black Cat. Un facette bien moins froide et hautaine que celle qu’il avait pu entrevoir. Cela l’avait rendue plus humaine et donc, plus accessible. En plus de l’admirer, Van Cliff commençait à l’apprécier.


Le Docteur frappa quatre coups. Il entendit des bruits de pas et la porte s’ouvrit brusquement. La silhouette imposante d’Eevy Black Cat accueillit Van Cliff dans une robe de chambre blanche.


« Tiens donc, Docteur Van Cliff, engagea Black Cat, qui prenait toujours la parole en premier. Je suppose que vous voulez votre rapport. Je vais le chercher immédiatement.


Elle tourna les talons, laissant Oscar sur le pas de la porte. Les mots s’étaient noués dans sa gorge.

Elle revint rapidement et lui tendis le rapport en question. Voilà, reprit-elle. Bonne soirée. Au revoir. »


 Elle ferma la porte. Van Cliff ne s’était jamais senti aussi con.


Il esquissa un geste de recul, puis, décidé à ne pas en rester là, il frappa à nouveau à la porte. Celle-ci s’ouvrit avec une rapidité étonnante.


« Je viens d’apprendre que Black avait été arrêté. Je n’approuve pas cette décision et j’aimerais vous en parler, lança Van Cliff.


-Oh, écoutez… Je ne peux pas vous laisser entrer pour le moment, je ne suis pas très habillée, comme vous pouvez le constater. Mais, j’ai lu votre rapport et je dois dire que j’ai moi aussi besoin de parler de tout ça. Veuillez m’excuser un instant. »


Black Cat poussa légèrement la porte, laissant le Docteur seul dans l’escalier. Il se félicita d’avoir enfin pu attirer son attention. Il attendit un court instant en relisant machinalement son rapport d’autopsie, et releva la tête en entendant la porte grincer.


Eevy Black Cat se tenais devant lui, un long manteau noir posé sur ses épaules. Ses deux olives vertes l’observant par-dessus un col en fourrure. La porte était fermée.


« Et bien, dit-elle en souriant. Où allons-nous manger ? »

Publié dans Cut-it

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